Le Premier ministre doit donner l’exemple
« Le bon fonctionnement d’une démocratie passe par l’existence d’un lien de confiance entre les citoyens et ceux qui gouvernent. Cette confiance ne se confond pas avec la légitimité donnée, directement ou indirectement, par le suffrage universel. Elle échappe d’ailleurs aux clivages politiques. Elle se construit jour après jour, au vu de l’action du gouvernement et de l’image donnée par ceux qui en sont membres. Un manquement isolé peut, à lui seul, suffire à l’entamer durablement « .
C’est ce qu’affirmait la Charte de déontologie du gouvernement, adoptée en mai 2012, et figurant toujours sur le site de l’Elysée.
Cette Charte comprend un article 5, intitulé « Intégrité et exemplarité » qui prévoit notamment : « Les moyens mis à la disposition des ministres sont réservés à l’accomplissement de leur mission. Seules les dépenses directement liées à l’exercice des fonctions sont prises en charge par l’Etat « .
Le déplacement du Premier ministre, aux frais du contribuable, pour un voyage d’agrément Poitiers-Berlin-Poitiers afin d’assister à un match de football, constitue un manquement à cette obligation.
Sauf à manquer à son obligation d’intégrité et d’exemplarité, il appartient désormais au Premier ministre de rembourser l’Etat du prix de son voyage.