Sondages de l’Elysée : du nouveau grâce à un lanceur d’alerte tenace, Raymond Avrillier
Rappelez-vous : Anticor avait déposé plainte pour favoritisme, suite à un rapport de la Cour des Comptes qui dénonçait des anomalies dans la gestion de la commande en 2007 de certains sondages, faite sans appel d’offre à hauteur de 1,5 M€ auprès d’un proche de Nicolas Sarkozy (Patrick Buisson), et avec des sondages réalisés pour l’Elysée que l’on retrouvait également dans certains journaux .
Nous avions entamé alors un long parcours judiciaire, puisqu’après une plainte classée sans suite fin 2010, nous nous étions portés partie civile. Le juge d’instruction Serge Tournaire, lui, avait ensuite estimé en mars 2011 qu’il devait répondre positivement à notre demande et ouvrir une information judiciaire.
Le Parquet avait ensuite fait appel de sa décision et la Cour d’appel a tranché le 7 novembre dernier, suivant l’avis de celui-ci qui estimait, de façon très étonnante, que l’immunité présidentielle devait aussi s’étendre aux collaborateurs du Président…
Parce que nous allons au bout de nos convictions, au nom des droits des citoyens, nous nous sommes donc pourvus en Cassation. La Cour de Cassation devrait rendre son avis avant la fin de l’année, vraisemblablement au cours du second semestre.
Parallèlement, Raymond Avrillier, ancien maire adjoint de Grenoble qui, malgré les embûches, avait réussi à mettre à jour l’affaire Carignon qui a abouti à la condamnation de ce dernier, adhérent et fidèle soutien d’Anticor, avait entamé de son côté un parcours en Justice administrative, afin de se faire communiquer par l’Elysée, comme auprès de toute administration, tous les documents concernant les sondages contestés, qui peuvent s’avérer extrêmement révélateurs dans cette affaire.
Après avoir essuyé un refus de l’Elysée, il avait saisi la CADA qui lui avait rendu un avis favorable. L’Elysée refusant de suivre cet avis de la CADA, c’est le Tribunal administratif de Paris qui devait trancher, ce qui vient d’être fait. Le jugement donne à l’Elysée jusqu’au 17 mars pour remettre tous ces documents à Raymond Avrillier. Le seul et unique recours possible pour l’Elysée est maintenant un pourvoi en cassation.
Comment est-il encore possible qu’en France, lorsque les magistrats de la Cour des Comptes ou des Chambres Régionales des Comptes dénoncent de fortes anomalies dans la gestion de nos finances publiques (Sondages de l’Elysée, Affaire de l’eau à Lille, Affaire des anomalies de dépenses de communication du Gouvernement qui nous verra prochainement déposer une plainte, etc…), cela ne déclenche pas automatiquement une enquête afin d’infirmer ou de confirmer de qui est avancé ?…