Haute-Corse : le gîte et le découvert
Le procès de Paul Giacobbi, ancien président du Conseil général de Haute-Corse débute aujourd’hui, en présence des vingt-trois autres prévenus, tous poursuivis pour des infractions en lien avec le détournement de subventions publiques destinées à promouvoir la réhabilitation de gites ruraux, et ce pour un montant global de 500 000 €.
Anticor, qui s’est constituée partie civile, sera représentée durant les dix jours que durera le procès par Me Jérôme Karsenti.
Le conseil général de Haute-Corse avait créé un programme de développement des gîtes ruraux. Dans ce cadre, des subventions avaient été accordées aux familles désireuses d’ouvrir de tels logements.
Le 13 avril 2011, Tracfin signalait au Parquet de Bastia des mouvements de fonds suspects sur les comptes bancaires de Jean-Marc et Stéphane Domarchi, fils du conseiller spécial de Paul Giacobbi.
Une enquête préliminaire mit ensuite en exergue de nombreux versements de subventions octroyées indûment par le Conseil général. Il apparaissait en effet que la plus grande partie des subventions votées avaient servi, non pas à créer des gites, mais à financer des travaux dans des résidences privées, toutes situées dans la circonscription du député Paul Giacobbi !
L’ouverture d’une information judiciaire permit de confirmer la mise en place d’un détournement de fonds publics à hauteur de 500 000 €, à l’initiative de Paul Giacobbi et avec la complicité de fonctionnaires et d’élus.
Aux termes de l’enquête, vingt-quatre mis en examen étaient renvoyés devant le tribunal correctionnel de Bastia.
Anticor a souhaité non seulement se constituer partie civile mais aussi être présente pendant toute la durée de ce procès emblématique du clientélisme et du pillage décomplexé de l’argent public.
Pour soutenir Anticor dans cette coûteuse procédure, vous pouvez faire un don !