Balkany, incarnation d’une démocratie déviante
Au-delà des qualifications pénales retenues dans le dossier de Patrick Balkany, la persistance dans la durée d’une culture de l’impunité et de l’irresponsabilité est un manquement au pacte républicain.
Au-delà des qualifications pénales retenues dans le dossier de Patrick Balkany, la persistance dans la durée d’une culture de l’impunité et de l’irresponsabilité est un manquement au pacte républicain.é
Cette délinquance d’habitude, qui a profité à l’intéressé pendant une trentaine d’années, s’explique en partie par le clientélisme. Celui-ci permet en effet à un élu prédateur de s’assurer une réélection malgré des soupçons de corruption, voire des condamnations. L’électeur n’exerce plus librement son choix quand son discernement est altéré par un intérêt particulier. C’est la négation des valeurs qui fondent la démocratie.
De plus, si M. Balkany a également prospéré grâce à un ingénierie financière constamment adaptée afin d’utiliser au mieux les sociétés-écran et les paradis judiciaires et fiscaux. Le dossier met en lumière la part d’ombre de la finance, qui sert les intérêts des fraudeurs et dont toute la collectivité assume le coût.
Enfin, M. Balkany ne s’est pas plié aux obligations de transparence du patrimoine, votées par l’Assemblée nationale dont il faisait lui-même partie, même s’il y a peu siégé. Il a jusqu’au bout, persisté dans l’opacité et la dissimulation.
Il appartiendra à la justice de définir la juste réponse pénale aux agissements poursuivis, s’ils sont avérés. Déjà condamné et persévérant dans le mépris de la loi, M. Balkany n’appelle pas la bienveillance que manifeste parfois la justice au regard de la criminalité en col blanc. Ainsi, les réponses pénale et civile pourraient être mieux proportionnées au coût social et économique de cette délinquance. Il appartiendra en particulier à M. Balkany de rendre les avoirs indûment prélevés sur la collectivité.