Affaire Jean-Marie Girier : le PNF ouvre une enquête suite au signalement d’Anticor
Suite à la divulgation d’une note rédigée par le directeur de cabinet du président de l’Assemblée national visant à affaiblir un parti politique, Anticor a saisi le Parquet national financier.
Jean-Marie Girier, directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, a envoyé une note, le 21 juin 2019, à l’attention de « Monsieur le Président », sur papier à en-tête de l’Assemblée nationale, dont l’objet mentionne « « Agir » de gauche ». Ce document propose notamment au destinataire de mettre en place « une task-force pour « chasser » les maires » socialistes.
L’authenticité de ce document n’a pas été contestée. De même, il n’a pas été annoncé que la rédaction de cette note aurait été faite en dehors des heures de travail de M. Girier. Au contraire, il a été répondu que c’était une pratique courante. Le journal Le Parisien a ainsi relayé la réaction d’un dirigeant de LaREM : « C’est le genre de note que tout le monde a fait 10 000 fois dans un cabinet politique ».
Anticor s’étonne qu’un directeur de cabinet, rémunéré avec l’argent public, exécute des tâches manifestement sans lien avec les fonctions de son employeur. En effet, l’établissement d’une stratégie visant à affaiblir un parti politique relève, à l’évidence, des tâches qui doivent être confiées à un permanent d’un parti politique.
Plusieurs assistants parlementaires européens sont d’ailleurs actuellement mis en cause justement parce qu’ils exerçaient des fonctions partisanes sans lien avec le député européen qu’ils étaient censés assister.
De même, un arrêt de la Cour de cassation du 13 juin 2019, qui a rejeté le pourvoi d’un arrêt de la cour d’appel de Papeete, « a constaté, d’une part, que M. C… avait été déclaré coupable d’avoir entre le 1er mai 1996 et le 6 mars 2000 détourné des fonds publics en faisant prendre en charge par le budget de la collectivité territoriale sous couvert de contrats de cabinet et d’arrêtés du président du gouvernement les rémunérations dont avait bénéficié, notamment, M. Y…, alors que « les bénéficiaires de ces contrats consacraient tout ou partie de leur temps de travail à des activités syndicales, sans lien avec les tâches dévolues aux collaborateurs du président du gouvernement » ».
Il convient également de noter que M. Girier est actuellement visé une l’enquête ouverte le 22 juin 2018, portant sur des faits similaires : il est soupçonné d’avoir eu un rôle actif dans la campagne du candidat Macron alors qu’il était le chef de cabinet du maire de Lyon.