La Cérémonie 2020 des Prix éthiques et des Casseroles
La Cérémonie 2020 de remise des Prix éthiques et des Casseroles a permis à Anticor de récompenser les comportements vertueux et de dénoncer les agissements déplorables de l’année écoulée.
Comme chaque année, l’association Anticor a, au cours de sa Cérémonie annuelle de remise des Prix éthiques et des Casseroles, récompensé les comportements vertueux et épinglé les agissements détestables de l’année écoulée.
La cérémonie 2020 s’est déroulée, le 10 janvier, au Centre Lourcine, à Paris, devant plus de 400 personnes.
La soirée était animée par le chroniqueur Guillaume Meurice. Jean-Christophe Picard, président d’Anticor, a ouvert la cérémonie : « Chaque année, Anticor témoigne sa reconnaissance à ceux qui contribuent à lutter contre les atteintes à la probité. Même s’ils n’en ont pas toujours conscience, ce qu’ils font est important. Les récipiendaires de nos Prix éthiques nous autorisent à espérer une République plus éthique ! »
Prix éthiques
#1 Stéphane HOREL , journaliste, autrice, pour son ouvrage « Lobbytomie », décryptage glaçant des techniques utilisées par les lobbies pour obtenir des réglementations favorables à la commercialisation de produits de consommation nocifs pour la santé des individus.
#2 Aurore GORIUS, journaliste, pour ses saines Obsessions (séries publiées sur lesjours.fr) sur les « Lobbies, le pouvoir des couloirs sur le lobbying », « Avaler la pilule » sur l’influence des laboratoires pharmaceutiques, et « Les conseillers » sur les conseillers de l’exécutif et l’opacité qui règne dans les couloirs de Matignon et de l’Élysée.
#3 Olivier MARLEIX, député LR d’Eure et Loire, pour son implication dans la commission d’enquête parlementaire ayant exigé des explications sur les conditions du rachat de la branche énergie d’Alstom par Général Electric et pour avoir signalé au parquet national financier un possible pacte de corruption au bénéfice du ministre de l’économie en poste lors de la signature finale du rachat, le 4 novembre 2014.
#4 Nicolas LAMBERT, pour ses trois pièces de théâtre « Trilogie : L’A-Démocratie » dont « Elf, la pompe Afrique », « Avenir radieux une fission française » et « le maniement des larmes ».
#5 Daniel BERTONE, pour avoir été en première ligne du combat syndical pour une expression démocratique sur la privatisation d’ADP.
#6 Denis BRETEAU, pour avoir dénoncé des marchés truqués à la SNCF. Ce lanceur d’alerte avait révélé et dénoncé des appels d’offres biaisés dont aurait bénéficié le groupe américain IBM. Il a été radié pour cela mais le Conseil de Prud’hommes de Lyon, statuant en référé, lui a octroyé, en avril 2019, le statut de lanceur d’alerte et a ordonné sa réintégration, conséquence de la nullité de sa radiation.
Casseroles
#1 Marie-Thérèse HERMANGE , sénatrice, pour son cynisme en politique. Celle-ci a rencontré un expert connu pour ses liens avec le laboratoire Servier et elle aurait ensuite minimisé la responsabilité du laboratoire dans un rapport sénatorial sur le Médiator. Ces faits lui valent actuellement d’être poursuivie pour trafic d’influence dans l’affaire du Médiator. Sa défense est prise en charge par les contribuables au titre de la protection fonctionnelle. De plus, elle été nommée au comité d’éthique de l’Académie de médecine.
#2 Joëlle et Alain FERRAND , pour leur art de contourner les lois sur l’inéligibilité. Joëlle Ferrand a succédé à son mari à la tête de la mairie de Barcarès, en 1999, alors que celui-ci avait dû renoncer à son poste après une condamnation pour prise illégale d’intérêts et une peine d’inéligibilité. En 2011, c’était au tour de madame de devenir inéligible et de quitter la mairie pour avoir fait draguer le port par un entrepreneur ami. Elle a alors été remplacée…par son mari, qui officiait jusque-là dans le bureau d’à côté comme directeur de cabinet. Les époux Ferrand se présentent cette année l’un contre l’autre aux élections municipales de 2020.