La réforme de la police judiciaire : un coup fatal pour la lutte contre le crime organisé et la grande délinquance financière
Demain la PJ risque de mourir. Une réforme se met en place, qui signera la fin des brigades du Tigre, fondées par Clemenceau et ancêtres de la PJ.
Les magistrats pourront continuer à confier des enquêtes à la police judiciaire.
Mais ce sera le Directeur Départemental de la Police Nationale, aux ordres du préfet, qui désignera les officiers de police judiciaire en charge de ces enquêtes.
Les effectifs seront mutualisés. En conséquence, les missions de police judiciaire, essentiellement concentrés sur la grande criminalité, pourraient être en partie délaissées au bénéfice de la lutte contre la petite criminalité, qui permet plus facilement d’afficher des statistiques. La lutte contre la criminalité financière sera encore dégradée.
La situation actuelle des officiers de police judiciaires n’est pas idéale, car s’ils répondent de leurs enquêtes aux autorités judiciaires, ils dépendent, pour leur carrière du ministère de l’intérieur. Demain, ce pourrait être pire.
Un collectif rassemblant l’association nationale de la police judiciaire, (ANPJ), l’Union syndicale des magistrats, l’Association française des magistrats instructeurs et le Syndicat de la magistrature a dénoncé les effets nocifs du projet de réforme :« Présentée comme une simple réorganisation, cette réforme va priver l’Etat des moyens de lutter contre le crime organisé et la délinquance financière. Le projet de réforme de la police judiciaire menace l’efficacité des enquêtes et l’indépendance de la justice ».
Le Conseil national des barreaux appelle au retrait de la réforme : « C’est privilégier l’arrestation du petit trafiquant, vite remplacé, plutôt que le démantèlement des réseaux, ou du vendeur à la sauvette plutôt que de ceux qui l’exploitent. C’est le choix de la lutte contre le sentiment d’insécurité, et non contre l’insécurité elle-même.».
L’association Anticor est consciente des effets régressifs qu’aurait une telle réforme : c’est un coup fatal à la lutte contre la délinquance économique et financière, déjà si mal en point.
Le vrai problème de la police, c’est son ministre !
Des rassemblements devraient être organisés notamment à Versailles, Nantes, Rennes, Bordeaux, Besançon, Marseille, Lille, Lyon, Toulouse, Montpellier le 16 mars entre 12h et 14h. Nous invitons les membres d’Anticor à se joindre au collectif pour la manifestation.