Corruption au Parlement européen : Anticor a saisi la justice des liens entre Sylvie Goulard et l’Institut Berggruen
Le 12 décembre 2022, la présidente d'Anticor a été entendue par le juge d'instruction, en tant que partie civile dans le dossier de Sylvie Goulard.
Le 10 juin 2022, Anticor avait déposé une plainte avec constitution de partie civile pour relancer l’affaire concernant les honoraires reçus par Sylvie Goulard d’un think tank américain pro-européen, l’Institut Berggruen, alors que l’ancienne ministre était eurodéputée.
Le 17 décembre 2019, Anticor déposait une première plainte auprès du Parquet national financier (PNF) contre Sylvie Goulard pour des faits présumés de corruption passive, trafic d’influence passif et abus de confiance.
En question, la rémunération de plus de 12 000€ par mois, pendant 27 mois, versée par le laboratoire d’idées à l’élue pour des prestations que ni l’eurodéputée, ni l’Institut, n’ont pu justifier.
Aussi, Anticor s’est interrogée sur la réelle contrepartie de cette rémunération.
En effet, Madame Goulard a occupé un poste influent au sein du Parlement européen. Nommée rapporteure sur le rôle de l’Union dans le cadre des institutions et organes internationaux en 2016, elle a eu accès par cette fonction à des informations financières et monétaires de premier plan, susceptibles d’intéresser le think tank, dont l’objet est de “promouvoir une meilleure gouvernance mondiale et européenne”.
En décembre 2020, l’affaire a été classée sans suite par le PNF après des investigations sommaires et superficielles : Mme Goulard n’a pas été directement entendue par le parquet et aucun élément matériel n’a été demandé pour évaluer le travail effectif de l’eurodéputée.
Selon Anticor, ces carences entravent la manifestation de la vérité sur d’éventuels services rendus par Mme. Goulard à l’Institut Berggruen en contrepartie de cette rémunération. C’est pourquoi l’association a décidé de porter plainte avec constitution de partie civile afin qu’un juge d’instruction soit nommé.
L’association s’interroge également sur une supposée influence d’un laboratoire d’idées américain dans le processus décisionnel de l’institution européenne et s’inquiète notamment que l’Institut Berggruen ne soit pas inscrit au registre de la transparence de l’Europe pourtant obligatoire pour les groupes de réflexion.