15ème édition de la Cérémonie des prix éthiques Anticor

La soirée était présentée par Audrey VERNON, comédienne et humoriste (Les billets d’Audrey Vernon sur France Inter), auteure et interprète des spectacles “Comment épouser un milliardaire” et “Billion Dollar Baby”.

La présidente d’Anticor, Elise VAN BENEDEN, a ouvert la cérémonie en souhaitant pour l’année à venir « la liberté des mots, la parole, celle qui est libre, celle qui alerte, celle qui met le doigt sur les dysfonctionnements, la parole sincère, intègre, celle qui protège, soi-même et les autres, celle qui libère » et rappelant que « c’est une parole associative et militante qui est portée ce soir. »

Le 1^er prix éthique a été décerné aux journalistes Thierry GADAULT et Bernard NICOLAS pour leur travail d’enquête sur les pratiques du Qatar.

Extrait du discours de Carole ROUAUD, hebdomadaire Politis : « Les deux journalistes en question ont enquêté pendant de longs mois sur un des scandales internationaux majeurs de corruption et de crime de ces 15 dernières années. C’est une affaire qui mêle les plus hauts dirigeants politiques français et européens à un pays qui a érigé la corruption en Constitution nationale, le Qatar. »

Le 2ème prix éthique a été décerné par Paul CASSIA, professeur de droit public à la Sorbonne, à Lina MEGAHED, docteure en droit public, pour sa thèse « Le contre-pouvoir populaire ».

La 1^ère casserole a été décernée par l’avocat Vincent BRENGARTH au Ministre de l’intérieur, Gérald DARMANIN, pour sa réforme de la Police Judiciaire, qui pourrait profiter aux délinquants financiers et au crime organisé.

Extrait du discours de Me BRENGARTH : « Le projet est ainsi symptomatique d’une tendance consistant à accroitre les prérogatives de la puissance administrative, sur fond de poursuite affichée de rentabilité. Il a le mérite de réunir toutes les qualités attendues pour prétendre à une récompense aussi prestigieuse : verticalité des mesures ambitionnées, opposition collective des principaux acteurs concernés, subtilité toute relative consistant à prétendument « décloisonner pour favoriser les synergies de transversalité » pour, en réalité, développer les pouvoirs du Gouvernement… Il ne manquerait plus que l’entête d’un cabinet de conseil pour en faire le hochet rêvé pour technocrates aux désirs sécuritaires. »

Le 3^ème prix éthique a été remis par Laurence GALL, administratrice d’Anticor, au journaliste Victor CASTANET pour son travail d’enquête paru dans le livre “Les Fossoyeurs” dénonçant les dérives du leader mondial des Ehpad et cliniques ORPEA.

Le 4^ème prix éthique a été remis par Florence RENGGLE, co-référente d’Anticor 75 et Didier MELMOUX, coordinateur des groupes locaux, à la Compagnie La poursuite du bleu pour leur spectacle « Coupures » : une pièce qui aborde la place que le public occupe, ou plutôt celle qu’il n’occupe pas, dans le débat démocratique.

Le 5^ème prix éthique a été remis par Eric Alt, administrateur d’Anticor, aux sénateurs Arnaud BAZIN et Eliane ASSASSI, président et rapporteure de la Commission d’enquête sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, un phénomène tentaculaire.

Extrait du discours d’Eric ALT : « Nous perdons non seulement notre argent, mais des compétences vitales. La santé a bénéficié de nombreux consultants, non seulement pour la vaccination, mais aussi pour améliorer la performance des hôpitaux. Pourtant le service de santé du pays, qui était selon l’OMS un des meilleurs du monde il y a une vingtaine d’années, est aujourd’hui en voie d’effondrement. »

La pantoufle est remise par Pierre BOIVIN, co-référent d’Anticor Paris, à Jean-Baptiste DJEBBARI, pour son pantouflage franc et assumé : passant de ministre délégué aux transports à administrateur de la sté Hopium qui développe des véhicules à hydrogène.

Le 6^ème prix éthique a été remis par Clarence BATHIA, juriste d’Anticor, à Pierre LASCOUMES, directeur de recherche CNRS émérite au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po, pour son ouvrage “L’économie morale des élites dirigeantes » et l’ensemble de son travail de recherche sur la corruption.

La 2^ème casserole est remise par Alexandre CALVEZ, administrateur d’Anticor, au président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent WAUQUIEZ, pour ses fastueux banquets, « dîners des sommets », à 1100€ (d’argent public) par convive.

Le 7^ème prix éthique a été remis par Inès BERNARD, juriste d’Anticor, au documentaire sur la concentration des médias privés “Mediacrash : qui a tué le débat public ?” et leurs réalisateurs Valentine OBERTI et Luc HERMANN.

Et c’est Emmanuelle JUSTUM, co-référente d’Anticor 75, qui a clôturé cette 15ème édition des prix éthiques et des casseroles Anticor.

Les replay de la Cérémonie sont disponibles sur Facebook et Youtube !