Fin du procès des financements libyens : Sherpa, Anticor et Transparency International France appellent à une justice exemplaire
Alors que les débats viennent de se clôturer dans le procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007, Sherpa, Anticor et Transparency International France tiennent à rappeler les enjeux cruciaux de cette affaire. Ce procès constitue une étape essentielle dans la lutte contre la corruption et l’impunité des élites politiques et économiques. C’est également la première fois que nos trois associations se constituent ensemble parties civiles, témoignant de l’importance de cette affaire.
Le rôle de la société civile dans la lutte contre la corruption
Nos organisations se sont mobilisées durant près de 4 mois dans ce procès afin que la lumière soit faite et que la justice puisse examiner ces faits d’une extrême gravité. Ce procès marque un précédent essentiel en matière de lutte contre la corruption transnationale. Il met en lumière le rôle clé des associations dans l’exercice d’un contrôle indépendant lorsque les institutions démocratiques sont mises en péril par des pratiques illégales.
La recevabilité des associations est un enjeu majeur dans la lutte contre la corruption. Leur présence permet de garantir un suivi indépendant des procédures judiciaires et d’éviter que des obstacles politiques ou des manœuvres procédurales ne viennent entraver la manifestation de la vérité. Il s’agit également de s’assurer que les intérêts des citoyens et citoyennes, et non seulement ceux des parties directement impliquées, soient également pris en compte.
Restaurer la confiance dans la justice et la démocratie
Ce procès doit marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité. Nous attendons une décision qui sanctionne fermement ces actes et établisse clairement les responsabilités, afin de restaurer la confiance des citoyens et citoyennes dans la justice et la démocratie. En outre, les détournements de fonds publics libyens ont privé la population de ressources vitales, aggravant les inégalités et affaiblissant durablement les institutions. Il est crucial que ce procès reconnaisse le préjudice subi par les Libyens et Libyennes et ouvre la voie à des mesures de réparation en faveur des victimes de cette corruption transnationale.
Transparency International France, Anticor et Sherpa réaffirment leur engagement à poursuivre le combat pour une justice équitable et une gouvernance transparente. Pour nos associations, il est essentiel de défendre l’intégrité des institutions et de lutter contre toutes les formes de corruption qui portent atteinte aux principes démocratiques et à l’intérêt des citoyens et citoyennes, en France et ailleurs.
« La population libyenne, privée de ressources essentielles par le détournement de fonds publics, en est une victime silencieuse mais centrale de cette corruption systémique. En demandant des comptes, nous affirmons que la lutte contre la corruption est indissociable de la défense des droits humains. » souligne Sandra Cossart, directrice de Sherpa.
Pour Patrick Lefas, président de Transparency International France, « il est important de rappeler que dans les affaires de grande corruption internationale, la preuve parfaite et absolue n’existe pas. Dans ce contexte, et plus que jamais dans ce procès, il a fallu suivre l’argent pour exposer la vérité. Les transactions examinées ces dernières semaines constituent un véritable manuel de la corruption et du blanchiment ».
Inès Bernard, déléguée générale d’Anticor précise : « le Parquet National Financier, lors de ses réquisitions, a conclu dans le sens de la recevabilité de l’ensemble des parties civiles, ce qui vient confirmer leur place centrale dans ce procès historique ».