La justice fiscale se fait attendre
Chaque année, au moins 80 milliards d’euros manquent à notre pays du fait de la fraude et de l’évasion fiscales.
L’optimisation fiscale n’est souvent qu’une fraude tolérée. Cette situation nous appauvrit et appauvrit l’État. La concurrence agressive et déloyale en matière fiscale entre les États de l’Union européenne est estimée à 1 000 milliards d’euros par an.
Les lois qui auraient permis de connaître les schémas d’optimisation fiscale, de dresser une vraie liste des paradis fiscaux, ou encore de soutenir financièrement les lanceurs d’alerte ont été censurées.
Des mesures d’économie fallacieuses ont réduit de 3000 postes le nombre d’agents travaillant contre la fraude fiscale depuis 2010, affaiblissant les moyens de l’État pour lutter contre la grande fraude.
Les impôts sont nécessaires, mais ils doivent être également répartis entre tous les citoyens en raisons de leurs facultés, comme le proclame la Déclaration des droits de l’homme de 1789.
De plus, de mauvaises lois et de mauvaises décisions font primer l’intérêt de quelques uns sur l’intérêt général. Les grands projets inutiles et imposés se poursuivent. Le CICE octroie des aides aux entreprises, sans contrôle et sans contrepartie en matière d’emploi. Les concessions autoroutières privent l’État de revenus alors que les profits des péages ont augmenté de 20% en 10 ans. L’actuel Gouvernement a refusé de lever l’option d’achat dont il disposait sur les actions d’Alstom, se privant ainsi d’un gain sans risque de 350 millions d’euros.
Mais au-delà de la revendication d’égalité devant l’impôt, nous devons donner aujourd’hui une pleine effectivité à tous les droits qui fondent la République, proclamés en 1789 et en 1946.
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