Appel aux candidats aux élections législatives 2024
La corruption et la délinquance financière portent atteinte aux principes qui fondent la République. Le préambule de la déclaration des droits de l’homme de 1789 proclame que « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ».
L’égalité devant la loi, la liberté d’expression, la liberté de la presse, le droit pour les citoyens de demander des comptes aux agents publics de leur administration, leur égale admissibilité aux emplois publics, la séparation des pouvoirs sont autant de remparts contre les abus de pouvoir et la corruption. Ces principes sont devenus vulnérables, comme les droits économiques et sociaux proclamés par la Constitution française de 1946.
Le coût de la corruption a été chiffré par un rapport à l’initiative d’un groupe parlementaire de l’Union européenne, par an et en France uniquement, à la somme de 120 milliards d’euros, ce qui représente une perte immense pour les finances publiques.
Au regard de cette situation, il appartiendra au futur législateur d’être à la hauteur des enjeux. Nous proposons une approche du local au global, du politique à l’économique. Nous souhaitons des règles plus effectives et des institutions plus efficaces pour les appliquer. Nous demandons que des considérations politiciennes ne puissent plus faire obstacle à l’action des associations anticorruption.
La démocratie doit en permanence être protégée et secourue, car elle est confiée à des femmes et des hommes imparfaits, notamment dans leur rapport au pouvoir. Le combat contre la corruption consiste à opposer à cette nature humaine imparfaite un contrôle citoyen intransigeant et à favoriser des contre-pouvoirs vigilants.
Nous avons montré qu’il est possible de résister à la corruption. Par ses actions, Anticor a contribué à faire reculer l’impunité. En démocratie, la souveraineté appartient aux citoyens. L’élection à venir est aussi une opportunité pour les citoyens de se réapproprier un pouvoir dont ils ont été dépossédés. C’est l’objet de notre plaidoyer.