# Anticor

Les défenseurs de l’environnement sont aussi des lanceurs d’alerte

Paul Watson, infatigable défenseur des océans et de la vie marine, a été arrêté lors d’une escale au Groenland le 21 juillet 2024, la police danoise s'appuyant sur une « notice rouge » émise par Interpol via le Japon. La justice groenlandaise doit se prononcer une nouvelle fois, mercredi 2 octobre, sur le maintien en détention du fondateur emblématique de l’association Sea Shepherd.

Une résolution du 26 avril 2017 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a dénoncé les multiples abus et détournements du procédé de la « notice rouge », qui permet de demander la localisation et l’arrestation d’une personne recherchée par une juridiction nationale, en vue d’obtenir son extradition, utilisée par certains gouvernements pour traquer des activistes et des opposants politiques. Une « notice rouge » n’est pas un mandat d’arrêt international et n’implique pas qu’une personne soit nécessairement coupable.

Le cas de Paul Watson, objet d’une « notice rouge » depuis 2012, est d’ailleurs régulièrement cité comme l’un des exemples de ce genre d’abus qui constitue une violation des droits de l’Homme auquel Interpol a la responsabilité de remédier.

En 1986 est entré en vigueur un moratoire de la Commission Baleinière International qui interdit la chasse à baleine à des fins commerciales, mais des pays le contournent pour alimenter le commerce de viande.

En 2019, le Japon a quitté ce moratoire, continuant à se doter de nouveaux baleiniers pour chasser différentes espèces, dont l’une considérée « en danger » par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Le capitaine Paul Watson et son équipage étaient en route pour intercepter le nouveau baleinier japonais Kangei-Maru (inauguré en mai 2024), véritable machine de guerre conçue pour tuer des milliers de baleines à coup de harpons explosifs.

Il est consternant que ceux qui tentent de sauvegarder le vivant et qui luttent contre les illégalités soient encore considérés et traités comme des criminels.

Anticor apporte son soutien total à Paul Watson, qui est un lanceur d’alerte, et appelle tous les Etats à agir pour une libération rapide du militant écologiste, lequel rappelons-le réside en France depuis 2015.

L’association s’inquiète également des enjeux diplomatiques et politiques entourant l’arrestation et la possible extradition de Paul Watson. Figure emblématique de la protection des océans, Paul Watson risque d’être jugé sévèrement par le Japon, dans le but de dissuader les activistes opposés à la chasse à la baleine.

Une telle procédure-bâillon enverrait un message délétère à tous les défenseurs des Droits de l’Homme en matière d’environnement, pourtant protégés par la convention Aarhus, votée par l’assemblée générale des Nations Unies en juin 1998.

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