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Anticor à Paris : « Il n’existe pas assez de dispositifs pour lutter contre la corruption ! »

Dans le prolongement du grand débat national, Anticor 75 a organisé une rencontre sur le thème « Corruption : le débat continue », à l’hôtel de ville du Xe arrondissement.

Dans le prolongement du grand débat national, Anticor 75 a organisé, le 2 avril 2019, une rencontre sur le thème « Corruption : le débat continue », à l’hôtel de ville du Xe arrondissement, devant 70 personnes.

Le débat a été introduit par Alexandre Calvez et Laurent Le Lay, d’Anticor 75, et Eric Alt, vice-président d’Anticor, en présence la maire de l’arrondissement, Alexandra Cordebard, et d’une délégation de gilets jaunes.

Un constat est partagé par l’ensemble des participants qui se sont exprimés : aucune structure – ni l’Etat, ni les collectivités territoriales, ni les associations, ni les entreprises – n’est épargnée par la corruption.

Malgré tout, il reste difficile de quantifier le phénomène car les données relatives à son ampleur manquent.

Dans de nombreux cas, ces faits de corruption ont des conséquences dramatiques pour les personnes qui en sont les victimes.

Plusieurs participants s’interrogent également sur la responsabilité des hauts-fonctionnaires et personnalités politiques dans certaines décisions, soit indéfendables, soit vraisemblablement prises très à la légère.

Diverses propositions émergent des échanges durant ce débat :

– Le rôle de la société civile doit être renforcé : il est nécessaire d’encourager les citoyens à dénoncer les faits de corruption dont ils sont témoins.

– Le statut de lanceur d’alerte prévu par la loi Sapin apparaît encore trop insuffisant. Il est nécessaire de le rénover afin que les lanceurs d’alerte bénéficient d’une protection accrue. Trop souvent (comme en ont témoigné deux participants), lancer l’alerte entraîne des conséquences dévastatrices sur la vie du lanceur d’alerte.

– La justice doit disposer de plus de moyens, particulièrement pour être à la hauteur des infractions économiques et financières ; les procureurs ne doivent plus être « en ligne et à l’aise avec le pouvoir ».

– La Cour de Justice de la République (qui a compétence pour juger les actes commis par les ministres dans le cadre de leurs fonctions) doit être supprimée.

– Le rôle de certaines institutions ou autorités administratives indépendantes doit être renforcé comme par exemple la Commission de déontologie de la fonction publique afin d’éviter les faits de pantouflages et rétropantouflages (idem pour la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques, totalement décrédibilisée).

– La transparence publique doit être renforcée, notamment en renforçant les exigences de publicité, notamment par la mise en ligne,  permettant ainsi un contrôle citoyen accru.

De manière générale, la culture de l’intégrité et de la probité doit encore mieux se diffuser pour lutter efficacement contre la corruption. La marge de progression est encore importante.

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